vendredi 5 octobre 2007

La Mésopotamie


La Mésopotamie est un terme qui vient du grec et qui signifie : "entre les fleuves". Ces fleuves sont le Tigre et l'Euphrate. Actuellement, la plus grande partie de la Mésopotamie se trouve en République d'Irak.

Au IVe millénaire avant J.-C., les premiers documents écrits de l’humanité apparaissent dans le sud de la Mésopotamie. En inventant l’écriture, ainsi que la roue, les Sumériens venaient de créer les prémices de notre civilisation. L’histoire de la Mésopotamie se mêle donc aux origines de notre monde moderne.
Avec l’invasion des Perses au VIIe siècle avant J.-C., cette civilisation va disparaître. Petit à petit, ses fières et puissantes cités retournèrent à l’argile. Les villes mésopotamiennes s’effondrèrent sur elles-mêmes pour ne devenir que d'informes collines, seuls témoignages visuels de ce qui fut jadis une brillante civilisation.

Au IVe millénaire avant J.-C., les premiers documents écrits de l’humanité apparaissent dans le sud de la Mésopotamie. En inventant l’écriture, ainsi que la roue, les Sumériens venaient de créer les prémices de notre civilisation. L’histoire de la Mésopotamie se mêle donc aux origines de notre monde moderne.
Avec l’invasion des Perses au VIIe siècle avant J.-C., cette civilisation va disparaître. Petit à petit, ses fières et puissantes cités retournèrent à l’argile. Les villes mésopotamiennes s’effondrèrent sur elles-mêmes pour ne devenir que d'informes collines, seuls témoignages visuels de ce qui fut jadis une brillante civilisation.

Mouloud Mammeri

Mouloud Mammeri 1917 - 1989

Il impressionnait par l'étendue des champs culturels et linguistiques où il déployait son activité où il déployait son activité. Parlant grec, latin, arable, français et amazigh, Mammeri est au carrefour de plusieurs disciplines dans son œuvre romanesque ne rend pas entièrement compte. Il exerça une activité d'ethnologue, de linguiste, de poète et de traducteur, dans le souci constant de défendre la culture berbère. Sa relation au savoir occidental est nuancée. Si d'un côté il l'a utilisé comme une arme, comme un tremplin vers des savoirs autres, il exerça à son encontre une critique extrêmement pertinente sur le plan intellectuel : le regard de l'Occidental sur notre société, dans notre simplisme, son aveuglement, sa lourdeur montre qu'il est lui-même un sujet qui a perdu la notion dynamique de l'histoire et de sa propre évolution. Lequel regard de myope s'est empressé d'apposer à son œuvre la prévisible étiquette de folkloriste.
A la lecture des romans, devant une langue assez puissante, qui sert des enjeux bien plus larges que la simple description d'une société ancestrale entraînée contre son gré dans une marche forcée vers un hypothétique progrès qui devaient aussi saisir l'athénien devant Œdipe roi. Tout y est conflit. Le couple, l'amour, semblent un refuge dans l'innocence des jeux de jeunesse. Mais pour peu qu'on le baigne dans le groupe, il n'est plus que le nombril du malheur. Pourtant, hors du groupe, point de salut (La colline oubliée) pour le héros parti chercher fortune du côté du colon et de ses villes. Celui qui s'en retourne est un être brisé qu'une longue convalescence dans le bain tribal n'arrive pas à rendre complètement aux siens : le village se pare des couleurs ternes d'un passé désacralisé. En Kabylie, en Creuse, au Nevada, quoi de plus universel ?
Une autre dimension du monde romanesque de Mammeri aurait à voir avec le fantastique. Acculés à une impasse, les personnages ont souvent recours à des forces telluriques, ancestrales, pour résoudre les désordres provoqués par l'emballement du temps ou conjurer quelque malédiction envoyée par un ancêtre Père Fouettard. Le dernier roman La traversée, voit le héros, déçu par le tour qu'à pris l'Algérie indépendante, entreprendre un traversée du Sahara par laquelle il espère bien trouver la mort. Il ne rencontre qu'un désert vide de sens, d'où tout espoir s'est retiré : qu'on est loin de la célébration du pré carré !

Malek Haddad


Né le 5 juillet 1927 à Constantine. Voyageur infatigable, il foulera le sol de Paris, Le Caire, Lausanne. Tunis. Moscou, New-Delhi, autant d’escales que de repères dans le parcours de cet écrivain qui s’est d’abord révélé poète. Son premier recueil, Le malheur en danger paraît en pleine Guerre de Libération (Paris, La Nef, 1956, rééd. Bouchène, Alger, 1988) alors que le second Ecoute et je t’appelle sort en 1961 (Maspéro) précédés de Les zéros tournent en Rond (essai). Entre-temps, il écrira quatre romans: La Dernière Impression (Julliard, 1958, rééd. Alger, Bouchène, 1989); Je t’offrirai une gazelle (Julliard, -1959); L’élève et la leçon (Julliard, 1960, Trad. à l’arabe, Sned, Alger, 1973); Le Quai aux fleurs ne répond plus (Julliard,, 1961, Trad. à l’arabe, Sned, 1979).
Auparavant, il a entamé des études de droit à Aix-En-Provence (1954) après un bref passage dans l’enseignement. Il abandonne le droit pour écrire et pour collaborer à plusieurs revues. Conférencier et diplomate, il effectuera différentes missions au nom du FLN pour porter dans différents pays la voix de l’Algérie combattante. Après 1962, collabore à la création de la presse nationale, fait partie du comité de rédaction de Novembre et animera à Constantine, la page culturelle d’An-Nasr (1965-1968). Mettant fin à ses ambitions littéraires et rompant ses liens avec le Français, cette langue qui a été son arme et sa voix mais surtout sa douleur, son exil, il s’engage dans la politique et assume plusieurs postes de responsabilité. Il a été directeur de la culture au ministère de l’Information et de la Culture (1968-1972), Secrétaire général de l’Union des Ecrivains Algériens, conseiller technique chargé des études et recherches dans la production culturelle en français (1972). Il meurt à Alger le 2 juin 1978.

La Dépêche de Kabylie - 11 octobre 2006 Les mots magiques de Malek Haddad
Parti un certain mois de juin 1978, Malek Haddad manque encore à son pays. On peut toujours se consoler en revisitant son oeuvre.
C'est une œuvre colossale. A bien des égards, les phrases pleines de sens de l'écrivain n'arrêtent pas de voyager vers l'éternité. Poète avant tout, Malek Haddad a écrit des romans avec des poèmes, et ses textes sont d'une profondeur incroyable, une profondeur qui véhicule une grande philosophie. La vie faite de philosophie au moment où la douleur encercle le quotidien, au moment où l'espoir se fait maigre... Malek Haddad, né le 5 juillet 1927 à Constantine, fut le premier secrétaire général de l'Union des écrivains algériens, toutes langues confondues, et avait l'honorable perspective de "fonder un lien étroit" entre non seulement les écrivains, mais aussi ceux qui "rêvent de le devenir." Interrogé par un écrivain espagnol qui lui avait demandé s'il se considérait comme étant écrivain ou poète, Malek Haddad avait répondu, tout simplement, qu'il avait trouvé dans le récit "un moyen de faire ressentir les blessures du peuple algérien" et de s'exprimer sur ses relations avec son pays. "Malek Haddad était un homme d'une extrême sensibilité, gentil, fidèle, humain par ses positions et de surcroît modeste", se souvient le poète Es-Saïhi, rapporte le quotidien le Jeune Indépendant. Malek Haddad a été d’abord instituteur avant de s’inscrire à la faculté de droit d’Aix-en-Provence, mais il n’a pu étudier. La guerre de Libération nationale ayant éclaté, il prit alors " le chemin de l’errance ". A Paris, il travailla quelque temps à la radiodiffusion française. Ensuite, il effectua des missions en URSS, en Egypte et en Inde pour le compte du Front de libération nationale (FLN). De 1958 à 1961, il publie un roman chaque année. Après l’indépendance, il dirigea ; à Constantine ; la page culturelle du quotidien An Nasr de 1965 à 1968.
De 1968 à 1972, il fut directeur de la culture au ministère de l’information et de la culture et s’occupa du 1er colloque culturel national, en 1968 ainsi que du 1er festival culturel panafricain en 1969. En 1972, il fut nommé conseiller technique chargé des études et recherches dans le domaine de la production culturelle en langue française. En 1967, il fut nommé secrétaire général de l’Union des écrivains algériens. De 1965 à 1968, outre des poèmes, de nombreux articles littéraires et culturels ont paru dans des périodiques algériens, surtout dans An Nasr. Il trouve la mort à Alger, le 2 juin 1978. Tiraillé entre l’Occident et l’Orient, deux langues, deux cultures, deux façons de penser, Malek Haddad vit un conflit inextricable ; conflit qui prend des proportions dramatiques chez ce poète. Dans L’élève et la leçon, il fait dire à l’un de ses personnages : " L’histoire a voulu que j’aie toujours été à cheval sur deux époques, sur deux civilisations. " Cette attitude révèle chez l’auteur la conscience de l’acculturation ; il s’agit pour lui d’assurer lucidement cette double appartenance. “Ainsi, le conflit provoqué par le choc des deux cultures frise l’angoisse", estime le quotidien El Watan. Les personnages de Malek Haddad sont des intellectuels qui rendent hommage aux militants et aux combattants et honorent les martyrs.
Ses héros se sentent exilés au milieu des leurs, séparés de leurs parents par la barrière de la langue et la culture. Désillusionnés, il s’impose alors à eux une vaste quête de la personnalité, la recherche d’un moi enraciné dans l’histoire et projeté vers un avenir meilleur, "l’espoir d’un nous national, intégré dans le concert universel ". En ce sens, même s’exprimant en langue française, les écrivains algériens d’origine arabo-berbère traduisent une pensée spécifiquement algérienne. "Puisqu’il y a un problème, il doit y avoir une issue. Mais qu’on ne se fasse pas d’illusions, si nous sommes l’explication de ce problème, nous n’en sommes pas la solution... Notre utilité est indiscutable : nous resterons comme des leçons. Je crois surtout que nous sommes et serons des exemples typiques du gâchis et de l’aberration coloniale", soulignait le poète à propos de la problématique des langues. S'il y a un hommage à rendre au poète, c'est simplement de le lire ou de le relire.
Malek haddad, « la langue française est mon exil » Un auteur attaché à ses racines
Né le 5 juillet 1927 à Constantine, Malek Haddad a été d’abord instituteur avant de s’inscrire à la faculté de droit d’Aix-en-Provence ; mais il n’a pu étudier, la guerre de Libération nationale ayant éclaté. Il prit alors « le chemin de l’errance ». A Paris, il travailla quelque temps à la radiodiffusion française. Ensuite, il effectua des missions en URSS, en Egypte et en Inde pour le compte du Front de libération nationale (FLN). De 1958 à 1961, il publie un roman chaque année. Après l’indépendance, il dirigea à Constantine la page culturelle du quotidien An Nasr, de 1965 à 1968. De 1968 à 1972, il fut directeur de la culture au ministère de l’information et de la culture et s’occupa du 1er colloque culturel national, en 1968 ; ainsi que du 1er festival culturel panafricain en 1969. En 1972, il fut nommé conseiller technique chargé des études et recherches dans le domaine de la production culturelle en langue française. En 1967, il fut nommé secrétaire général de l’Union des écrivains algériens.
En outre, fin des années 1970, il eut à superviser El Moudjahid culturel. Par ailleurs, de 1965 à 1968, outre des poèmes, de nombreux articles littéraires et culturels ont paru dans des périodiques algériens, surtout dans An Nasr... Il mourut à Alger, le 2 juin 1978.
L’œuvre littéraire de Malek Haddad commence dans les années 1948-1950, comme celle de Kateb Yacine, Mohammed Dib et de bien d’autres auteurs algériens dont les œuvres - poèmes et romans - ont directement pour thème la guerre de libération nationale. Pour Abdelkebir Khatibi (Le Roman maghrébin), « ses romans constituent des poèmes impressionnistes, traversés de temps en temps par des déclarations patriotiques et nationalistes.
Son œuvre reste accrochée à une coquetterie du langage et le roman devient une sorte de causerie, un ensemble de réflexions variées sur ses obsessions ». Tiraillé entre l’Occident et l’Orient, deux langues, deux cultures, deux façons de penser, Malek Haddad vit un conflit inextricable ; conflit qui prend des proportions dramatiques chez ce poète. Dans L’élève et la leçon, il fait dire à l’un de ses personnages : « L’histoire a voulu que j’ai toujours été à cheval sur deux époques, sur deux civilisations. »
Cette attitude révèle chez l’auteur la conscience de l’acculturation ; il s’agit pour lui d’assurer lucidement cette double appartenance. Ainsi, le conflit, provoqué par le choc des deux cultures, frise l’angoisse. Malek Haddad prend conscience d’un état de fait auquel il se résigne, faisant foi au réalisme historique. Le conflit exacerbé pousse à la révolte tant est grande l’inadéquation entre l’humanisme drainé par la langue française et le colonialisme véhiculé par la même langue... L’œuvre de Malek Haddad est une quête du « moi pensant-sentant-agissant », selon l’expression de Ghani Merad ; d’où un retour aux racines pour marquer l’opposition à l’autre. Il s’agit d’un simple cheminement à travers l’histoire et la sociologie pour redécouvrir le tronc commun symbolisant le groupe, tronc caché par les diverses greffes imposées par les vicissitudes historiques. L’aliénation n’est pas seulement vécue par Malek Haddad, mais également par les auteurs algériens de sa génération.
On retrouve dans leurs œuvres le thème de l’aliénation de l’intellectuel déchiré entre son Orient « natif » et l’Occident « adoptif ». Avec le déclenchement de la lutte de libération nationale, le poète Malek Haddad retrouve son rôle historique de chantre de la tribu. C’est sa quote-part à la révolution pour échapper à cette aliénation et se découvrir un « quant à soi ethnique », pour se forger une appartenance.
La prise de conscience nationale et politique s’est manifestée progressivement chez lui. Ainsi, Malek Haddad avait fait sienne la maxime de Léon Bloy : « Qui donc parlera pour les muets, pour les opprimés et les faibles si ceux-là qui se taisent furent investis par la parole. » Ce qui explique sans doute qu’il eût été classé par les critiques dans la littérature de combat orientée contre la présence coloniale européenne quoi qu’il eût mauvaise conscience de ne pas porter les armes. A cet égard, ses personnages sont les intellectuels qui rendent hommage aux militants et aux combattants, et honorent les martyrs. Ses héros se sentent exilés au milieu des leurs, séparés de leurs parents par la barrière de la langue et la culture. Désillusionnés, s’impose alors à eux une vaste quête de la personnalité, la recherche d’un moi enraciné dans l’histoire et projeté vers un avenir meilleur « l’espoir d’un nous national, intégré dans le concert universel » ; en ce sens, même s’exprimant en langue française, les écrivains algériens d’origine arabo-berbère traduisent une pensée spécifiquement algérienne.
S’agissant de la langue française, Malek Haddad a été l’un des rares écrivains algériens a avoir été déchiré parce qu’il avait fallu écrire, selon son expression, dans la « langue de l’ennemi » et parce que sa grand-mère ne pouvait le lire. Cette question se fait d’autant plus aiguë, lorsqu’il écrit dans Les zéros tournent en rond (essai) : « Voilà presque 30 ans ou plus que de notre première ardoise remise à la correction de notre institutrice à nos manuscrits remis à nos éditeurs, nous écrivons le français, nous étudions le français et nous diffusons par le truchement de la langue française notre pensée. » Malek Haddad répond lui-même à cette interrogation : « Puisqu’il y a un problème, il doit y avoir une issue. Mais qu’on ne se fasse pas d’illusions, si nous sommes l’explication de ce problème, nous n’en sommes pas la solution... notre utilité est indiscutable. Nous resterons comme des leçons. Je crois surtout que nous sommes et serons des exemples typiques du gâchis et de l’aberration coloniale. » L’œuvre de Malek Haddad Le malheur en danger (poésie, 1956) ; La dernière impression (roman, 1958) ; Je t’offrirai une gazelle (roman, 1959) ; L’élève et la leçon (roman, 1960) ; Le quai aux fleurs ne répond plus (roman, 1961) ; Ecoute et je t’appelle (poésie, 1961), précédé de l’essai Les Zéros tournent en rond.

Symbolisme


En 1886, Jean Moréas publie dans le Figaro un article généralement considéré comme l’acte de naissance du symbolisme : « Manifeste du symbolisme ». Bien que sa portée théorique soit plutôt restreinte, ce texte présente l’avantage de fédérer des écrivains en recherche, dont les visées sont parfois fort différentes. Cependant, même après l’article de Moréas, la définition du symbolisme reste floue, bien que ce courant corresponde à l’aspiration commune de plusieurs poètes qui prétendent entrer en contact avec le sens caché de l’univers par l’intermédiaire du symbole. Quoi qu’il en soit, cette sensibilité commune donne lieu à l’une des expressions les plus abouties du sacré en littérature.

Les principaux précurseurs français du symbolisme sont les poètes Gérard de Nerval (« Je crois que l’imagination humaine n’a rien inventé qui ne soit vrai ») et Charles Baudelaire avec sa théorie des « correspondances ». Le malaise profond ressenti par les écrivains de la fin du XIXe siècle est aussi à l’origine de ce mouvement de rejet absolu. Contre la poésie descriptive du Parnasse, contre le naturalisme de Zola et le réalisme de Flaubert, ou encore contre le romantisme social de Hugo, les symbolistes proclament l’existence d’un autre monde masqué par le monde sensible, qu’il leur appartient de déchiffrer.

FORMATION D’UNE « ÉCOLE » SYMBOLISTE AUTOUR DE MALLARMÉ
De fait, s’il est vrai que le courant symboliste s’inspire du romantisme allemand et du préraphaélisme anglais, il trouve en France parmi les « décadents » et les « hermétiques », héritiers de l’illuminisme de Nerval, ses plus grands instigateurs.

le parnasse



Dans la seconde moitié du XIXe siècle, succédant à la période romantique, à ce qu’ils jugeaient être les excès de son lyrisme, de son engagement politique et de sa négligence formelle (traits incarnés au plus haut point, selon eux, par Alphonse de Lamartine), certains auteurs cherchèrent de nouveaux principes d’écriture.

Avant eux, Théophile Gautier, fervent romantique mais écrivain exigeant, désireux de retrouver une certaine rigueur de style, avait déjà défini de nouveaux principes littéraires dans sa préface de Mademoiselle de Maupin. Ce texte théorique, illustré par ses poèmes, notamment le recueil Émaux et Camées (1852) influença profondément un certain nombre d’auteurs français, qui, après lui, défendirent l’idée de l’« art pour l’art », c’est-à-dire d’un art n’ayant d’autre finalité, d’autre justification que lui-même en tant que réalisation esthétique.


Ces poètes « parnassiens » étaient baptisés ainsi du nom de la revue de Catulle Mendès le Parnasse contemporain, « recueil de vers nouveaux » qui exista entre 1866 et 1876, et où des auteurs aussi divers que Théophile Gautier, José Maria de Heredia, Théodore de Banville, Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, François Coppée ou Paul Verlaine publièrent leurs poèmes.

Réunis autour du poète Leconte de Lisle, les Parnassiens refusaient une poésie de l’expression, de l’effusion des sentiments et privilégiaient en revanche l’innovation formelle (le travail sur la versification, le mètre, la strophe), allant de pair avec la recherche de la perfection formelle (recherche d’une perfection technique) ; sur le plan thématique, ils préconisaient le recours à l’érudition, au savant, à l’étrange, à l’archaïque, l’antique ou l’exotique. Malgré l’affirmation de ces principes communs, le Parnasse ne fut pas à proprement parler une école, et chaque poète garda une identité fortement marquée.

Si ses réalisations péchèrent parfois par leur obscurité ou par la gratuité de leur virtuosité, le mouvement du Parnasse représente une étape importante dans l’histoire de la littérature du XIXe siècle ; il vaut en effet par sa descendance immédiate, les poètes insolents du groupe « zutiste » animé par Charles Cros, d’une part, et d’autre part quelques-uns des grands poètes modernes français, en particulier Baudelaire, Mallarmé, Verlaine, eux-mêmes initiateurs du symbolisme.
Théophile Gautier :

L’image que l’on retient aujourd’hui de Gautier est celle d’un partisan presque fanatique de Victor Hugo et d’un romantique échevelé. Or, s’il est vrai que ses poèmes des années 1830 sont marqués par une thématique sombre, voire par un humour macabre (qui caractérise, par exemple, le dialogue entre « la Trépassée et le Ver », dans la Comédie de la mort), Gautier se distingue nettement des autres romantiques par son souci formaliste, qui annonce celui de Baudelaire et des Parnassiens.

Dans l’ensemble de l’œuvre de Gautier, en effet, le sujet importe moins que les mots et le plaisir de raconter : davantage encore qu’un partisan de l’art pour l’art, il fut un esthète, privilégiant d’une manière provocatrice l’esthétique au détriment des autres fonctions de l’œuvre, en particulier de ses fonctions morales. Cet esthétisme est le principal point commun entre ses poèmes, Émaux et Camées (1852) et ses grands romans, comme le Roman de la momie (1858) ou le Capitaine Fracasse (1863), paru en feuilleton de 1861 à 1863. Émaux et Camées, qui se situe à la croisée du romantisme et de la poésie parnassienne, illustre idéalement les principes esthétiques de Gautier et son exigence de perfection. Chaque poème, composé en octosyllabes, est la représentation textuelle, parfaitement ciselée, d’un objet choisi pour sa beauté, qu’il soit réel ou mythologique, vivant ou minéral, naturel ou produit par l’Homme.

Paul Marie Verlaine dit Paul Verlaine
est un
poète français, né à Metz le 30 mars 1844 et mort à Paris le 8 janvier 1896.
La famille de Verlaine appartient à la petite bourgeoisie : son père, comme celui de
Rimbaud, est capitaine dans l'armée. Il fait ses études à Paris, puis, est employé à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les cafés et salons littéraires parisiens puis, en 1866, collabore au premier Parnasse contemporain (voir Parnasse) et publie les Poèmes saturniens. On y sent l'influence de Charles Baudelaire, cependant que s'y annonce déjà l'« effort vers l'Expression, vers la Sensation rendue » (Lettre à Mallarmé du 22 novembre 1866) qui caractérise sa meilleure poésie. En 1869, les Fêtes galantes, des fantaisies évoquant le dix-huitième siècle de Watteau, confirment cette orientation. En 1870, il épouse Mathilde Mauté, pour qui il vient de publier La Bonne Chanson.
L'année suivante,
Arthur Rimbaud surgit dans sa vie, et va bouleverser le confort bourgeois dans lequel il s'était installé. Verlaine quitte son épouse pour suivre le jeune poète ardennais en Angleterre et en Belgique. C'est pendant ces voyages qu'il écrira les Romances sans paroles. En 1873, il blesse Rimbaud d'un coup de revolver et est condamné à deux ans de prison, qu'il purge à Bruxelles et à Mons. C'est là, quand il apprend que son épouse a demandé et obtenu une séparation de corps, qu'il se convertit au catholicisme. Il en sortira le livre de Sagesse. À sa sortie, il se rend à nouveau en Angleterre, puis à Rethel et exerce une charge de professeur.
En
1884, il publie un essai sur trois « poètes maudits » (Stéphane Mallarmé, Tristan Corbière, Arthur Rimbaud) qui contribue à le faire connaître. Avec Mallarmé, il est traité comme un maître et un précurseur par les poètes du symbolisme et par les décadents. À partir de 1887, alors que sa célébrité s'accroît, il plonge dans la misère la plus noire. Les productions littéraires de ses dernières années sont purement alimentaires. À cette époque, il partage son temps entre le café et l'hôpital. En 1894, il est couronné « Prince des Poètes » et doté d'une pension. Usé prématurément, il meurt en 1896, à Paris (à l'age de 52 ans). Le lendemain de son enterrement, plusieurs quotidiens relatent un événement curieux : dans la nuit qui a suivi les obsèques, la statue de la Poésie, au faîte de l'Opéra, a perdu un bras qui s'est écrasé, avec la lyre qu'il soutenait, à l'endroit où le corbillard de Verlaine venait de passer...
Verlaine demande à la poésie d'être un chant discret et doux, traduisant des impressions indécises. Son Art poétique, composé dès
1874 mais publié en 1882, annonce l'esprit du mouvement symboliste tout en caractérisant l'originalité de son œuvre .
Mallarmé
(Étienne, dit Stéphane) est un poète français, né à
Paris le 18 mars 1842, mort à Valvins (commune de Vulaines-sur-Seine, Seine-et-Marne, France) le 9 septembre 1898.
Auteur d'une œuvre poétique ambitieuse et rendue, souvent volontairement obscure, Stéphane Mallarmé a été l'initiateur d'un renouveau de la poésie dont l'influence se mesure encore de nos jours auprès de poètes contemporains comme
Yves Bonnefoy. À la fin du XIXe siècle, Mallarmé fait entrer la poésie dans l'ère de la modernité. En lisant Hegel, Mallarmé a découvert que si « le Ciel est mort », le néant est un point de départ qui conduit au Beau et à l'Idéal. À cette philosophie devait correspondre une poétique nouvelle qui dise le pouvoir sacré du Verbe. Par le rythme, la syntaxe et le vocabulaire rare, Mallarmé crée une langue qui ressuscite « l'absente de tous bouquets ». Le poème devient un monde refermé sur lui-même dont le sens naît de la résonance. Le vers se fait couleur, musique, richesse de la sensation, « concours de tous les arts suscitant le miracle ». C'est avec Mallarmé que la « suggestion » devient le fondement de la poétique antiréaliste et fait du symbolisme un impressionnisme littéraire.
« La Poésie est l'expression, par le langage humain ramené à son rythme essentiel, du sens mystérieux des aspects de l'existence : elle doue ainsi d'authenticité notre séjour et constitue la seule tâche spirituelle. »
« (...)qui parle autrement que tout le monde risque de ne pas plaire à tous; mieux, de passer pour obscur aux yeux de beaucoup. (...) l'attrait de cette poésie tient à ce qu'elle est vécue comme un privilège spirituel: elle semble élever au plus haut degré de qualité, moyennant l'exclusion de la foule profane, cette pure joie de l'esprit que toute poésie promet. » (Selon Mallarmé,
Paul Bénichou, Gallimard, 1995
Le Parnasse
est un mouvement
poétique apparu en France dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle. Le nom est donné en 1866 quand l'éditeur Alphonse Lemerre publie une anthologie poétique intitulée Le Parnasse contemporain.
Ce mouvement est une réaction devant les excès sentimentaux du
romantisme finissant. Il prône la retenue et l'impersonnalité et rejette absolument l'engagement social et politique de l'artiste. Pour les Parnassiens l'art n'a pas à être utile ou vertueux et son seul but est la beauté. C'est la théorie de l'art pour l'art de Théophile Gautier.Ce mouvement réhabilite aussi le travail acharné et minutieux de l'artiste (par opposition à l'inspiration immédiate du romantisme) et il utilise souvent la métaphore de la sculpture pour indiquer la résistance de la matière poétique.