vendredi 5 octobre 2007

Symbolisme


En 1886, Jean Moréas publie dans le Figaro un article généralement considéré comme l’acte de naissance du symbolisme : « Manifeste du symbolisme ». Bien que sa portée théorique soit plutôt restreinte, ce texte présente l’avantage de fédérer des écrivains en recherche, dont les visées sont parfois fort différentes. Cependant, même après l’article de Moréas, la définition du symbolisme reste floue, bien que ce courant corresponde à l’aspiration commune de plusieurs poètes qui prétendent entrer en contact avec le sens caché de l’univers par l’intermédiaire du symbole. Quoi qu’il en soit, cette sensibilité commune donne lieu à l’une des expressions les plus abouties du sacré en littérature.

Les principaux précurseurs français du symbolisme sont les poètes Gérard de Nerval (« Je crois que l’imagination humaine n’a rien inventé qui ne soit vrai ») et Charles Baudelaire avec sa théorie des « correspondances ». Le malaise profond ressenti par les écrivains de la fin du XIXe siècle est aussi à l’origine de ce mouvement de rejet absolu. Contre la poésie descriptive du Parnasse, contre le naturalisme de Zola et le réalisme de Flaubert, ou encore contre le romantisme social de Hugo, les symbolistes proclament l’existence d’un autre monde masqué par le monde sensible, qu’il leur appartient de déchiffrer.

FORMATION D’UNE « ÉCOLE » SYMBOLISTE AUTOUR DE MALLARMÉ
De fait, s’il est vrai que le courant symboliste s’inspire du romantisme allemand et du préraphaélisme anglais, il trouve en France parmi les « décadents » et les « hermétiques », héritiers de l’illuminisme de Nerval, ses plus grands instigateurs.

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